[ artisanat ] Élections consulaires et nouvelle présidence

La Rochelle, mardi 8 mars. À l'ordre du jour du point presse de la Chambre des Métiers de Charente-Maritime : artisanat et économie, élections consulaires et annonce personnelle du président. Après 13 ans d'exercice, Jean Hurtaud a décidé de ne pas se représenter. À soixante-quatre ans, un nouveau mandat de cinq ans m'aurait conduit à ma soixante-neuvième année. J'ai estimé que c'était un peu tard. Rencontre avec un polyactif engagé qui ne va pas raccrocher tous ses gants en même temps.

photo : ubacto - André Hurtaud

Une liste d'union 
Si on lui demande quel est l'intérêt de voter pour une liste unique, René Hurtaud répond par adhésion à une liste d'union. Elle reflète notre unité de vue sur les problèmes et enjeux majeurs. C'est une particularité locale, en Charente quatre listes sont en concurrence. En 1999, nous
étions le 3e département en termes de participation. Cette année nous espérons atteindre au moins le même score : 40%.

Relâche ? Mais pas encore retraite !
Un premier mandat de trois ans, puis deux de cinq ans. Je suis en pleine forme. J'ai beaucoup hésité et j'ai pris ma décision fin janvier. Elle a certainement surpris. Tout le monde était convaincu que j'allais continuer. Mais la Chambre de la Charente-Maritime est une "grosse" chambre, la cinquième ou sixième de France de part son personnel et le nombre d'apprentis formés. Cela représente beaucoup de satisfaction mais aussi beaucoup de contraintes. M'engager à nouveau pour cinq ans jusqu'à presque soixante-dix ans... Avant les mandats étaient de trois ans. Sur cette durée, j'aurais été partant. Je laisse aussi la présidence de la Chambre régionale.

Ce n'est pas encore la retraite ! J'ai toujours deux entreprises artisanales, l'une dans la coiffure et l'autre dans l'hôtellerie restauration. Sur le plan national, je continue mes activités dans le cadre de la formation. Je suis par ailleurs toujours administrateur au sein de l'URSSAF et de la CAF ou encore président de la médecine du travail d'Aunis... Je resterais également à la disposition de mes collègues. Et je prendrais le temps d'une transmission en douceur. Jean Doignon, notre actuel secrétaire général est à ce jour le seul candidat qui s'est déclaré.

La Maison des métiers, symbole d'un bilan positif
Ma plus grande satisfaction est sûrement d'avoir bâti la Maison des métiers aux Minimes. Le siège de la Chambre était auparavant au centre-ville. Le plus important est d'avoir pu réunir toutes les organisations professionnelles dans un même lieu. C'est devenu la Maison des métiers et non plus simplement le siège de la Chambre des métiers. C'est tout au bénéfice des créateurs et repreneurs d'entreprises qui profitent de ce guichet unique. Cela crée aussi une émulation entre les différents acteurs, favorise le dialogue et la concertation.
Satisfaction aussi pour la restructuration du Centre de Formation de Jonzac menée avec l'appui de la Région et du Conseil Général, des partenaires incontournables. Nous pouvons aussi être fiers de la réussite de nos élèves aux examens. Nous atteignons aujourd'hui un taux de 70% tous diplômes confondus : CAP, BEP, Bac professionnel et BTS.

La plus grande entreprise de France et de Charente-Maritime !
Nous enregistrons une nette augmentation en nombre d'entreprises avec un solde positif entre les cessations d'activité et les créations et reprises depuis quatre ans. De plus, les entreprises se structurent et le nombre moyen de salariés augmente.

La Charente-Maritime compte 11 000 entreprises inscrites au répertoire des métiers. Elles sont réparties en trois grandes catégories, le bâtiment, l'alimentaire et les prestataires de services qui regroupent des activités aussi diversifiées que la mécanique ou l'artisanat d'art. Comptez pour chacune une moyenne de 4 salariés, auxquels il faut ajouter les chefs d'entreprises et les quelque 5000 conjoints collaborateurs, majoritairement des collaboratrices. Au total, avec environ 60 000 personnes concernées, l'artisanat est bien la plus grande entreprise de Charente-Maritime !

La formation : un chantier d'avenir
Dans le cadre de la loi sur la cohésion sociale, le gouvernement va mettre en place des actions pour valoriser le statut de l'apprenti. C'est nécessaire pour susciter des vocations. Nous allons notamment pouvoir aller à la rencontre des collégiens, dans leurs établissement pour leur faire découvrir toute la diversité et la richesse de nos métiers. En France, il faut aussi faire bouger les mentalités. Nos filières de formation sont encore souvent présentées aux jeunes comme une menace. "Si tu ne travailles pas à l'école, tu iras en apprentissage". Il faut lutter contre ce préjugé "voie de garage". L'artisanat offre de réelles perspectives, tant en termes de formations diplômantes que d'emplois.

Un vivier de futurs chefs d'entreprises
Nous avons besoin à la fois de futurs salariés et de futurs chefs d'entreprises. Aujourd'hui 45% d'entre eux ont plus de 50 ans et ont le plus souvent commencé à travailler très jeunes. C'est maintenant qu'il faut que les jeunes se forment et acquièrent l'expérience qui leur permettra demain de prendre la responsabilité de diriger les entreprises artisanales. Anticiper les besoins en termes de formation et de reprises d'entreprises a sûrement été le dossier le plus délicat de mon dernier mandat. Ce sera un enjeu majeur pour mon successeur.

Nathalie Métayer - ubacto - Publié le : 10-Mar-2005