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La Rochelle - Charente-Maritime

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Photo  de ©  ubacto.com : Olivier Falorni, député La Rochelle - île de Ré, 17 juin 2012 [ élections 2012 ] Législatives La Rochelle Ré : Ségolène Royal K.O au 2e tour, Olivier Falorni élu à 62,97%. Résultats en Charente-Maritime

À La Rochelle, dimanche 17 juin 2012, quelque 150 journalistes étaient présents pour suivre, sur place, le résultat du duel à gauche dans la première circonscription de la Charente-Maritime au second tour des législatives. Il est tombé, comme un couperet : 62,97% - 35,95%. La large victoire du dissident Olivier Falorni sur la candidate officielle des socialistes Ségolène Royal a provoqué une onde de choc. Des secousses et répliques de ce "séisme" électoral ont été ressenties, lundi jusqu'au Conseil Régional de Poitiers et mardi 19 juin 2012 du parvis de l'Assemblée nationale au plateau nautique de La Rochelle. Il a aussi fait de l'ombre aux quatre autres duels des 2e, 3e, 4e et 5e circonscriptions de la Charente-Maritime. Pourtant, la socialiste Suzanne Tallard a fait basculer celle de Rochefort - Pays d'Aunis à gauche, au détriment du député sortant UMP et forte personnalité locale, Jean-Louis Léonard. Les trois autres sortants sont réélus : deux UMP, le président du Conseil Général de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau et Didier Quentin. De même pour la députée P.S Catherine Quéré avec une bonne longueur d'avance. Retour sur la soirée du dimanche 17 juin 2012 à La Rochelle. Rebonds : l'entre-deux tours, reports de voix et quelques chiffres. Olivier Falorni, député SGF, sans groupe fixe ?

© ubacto.com : Olivier Falorni, député La Rochelle - île de Ré, 17 juin 2012

Législatives 2012
2e tour, 17 juin 2012 : les résultats complets des 5 circonscriptions de la Charente-Maritime.

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Écrit par Nathalie Métayer - ubacto.com DR
Législatives 2012 - La Rochelle - île de Ré : large victoire du dissident ex-P.S Olivier Falorni
Dimanche soir, 17 juin 201, à la Brasserie des Dames sur le vieux port de La Rochelle, Olivier Falorni répond avec calme et mesure aux sollicitations des caméras ainsi qu'à celles des Rochelais venus le féliciter, des passants et même des touristes ! Du côté des supporters, l'ambiance est joyeuse et bon enfant. Étonnés par l'écart qu'ils ont réalisé et l'ampleur de la victoire, les Falornistes, pour certains avec quelques pointes d'humour un peu vache mais finalement avec une certaine retenue, surfent gentiment sur la vague du succès. Ils regrettent les derniers éclats, à l'heure des résultats, répétant qu'ils avaient prévu d'applaudir Ségolène Royal si elle avait rejoint l'Oratoire.

Le 17 juin au soir, la salle emblématique de proclamation des résultats électoraux à La Rochelle a connu un "dimanche noir", avec une réaction épidermique du maire et député sortant, Maxime Bono. Elle a provoquée une huée.
Quant à Ségolène Royal, elle avait donné rendez-vous, à deux pas, dans le beau jardin du Muséum d'histoire naturelle. Surprise, alors que les médias n'ont pas le droit de donner de résultats, à 19h50, elle fait fi de l'embargo, donc du code électoral et annonce elle-même sa défaite, en direct, sur toutes les télévisions... Qui la laissant faire ! Elle ne "lâche" rien. Elle cite Victor Hugo pour stigmatiser la "trahison" d'Olivier Falorni. Elle n'abandonne pas les excès des derniers jours. Ces débordements, pourtant, lui ont sûrement coûtés au-delà du siège de député, l'écart d'un peu plus de 25%, très au-dessus de celui pronostiqué par les sondages.



Après les législatives : 3e mi-temps politique entre les deux tours
Au-delà du billet d'humeur, à (re)lire ici, qui permettait de placer, sous un autre angle, le duel Ségolène Royal - Olivier Falorni, nous n'avons pas souhaité commenter les derniers jours de campagne de l'entre-deux tour. Une certaine empathie nous ont retenu. Nous ne sommes pas des chiens de meute. Pas question non plus d'ajouter du sel sur la plaie ouverte d'un scénario catastrophe.
Pourtant, le clavier nous a souvent démangé !
Effet boomerang : nous l'avions pressenti, la surenchère verbale à l'encontre d'Olivier Falorni dans laquelle s'est fourvoyé le camp Royal dans la dernière ligne droite s'est retournée contre elle. "L'affaire" de l'affichette sur la porte de l'appartement de la candidate et son instrumentalisation a aggravé le score. Alors que tout le monde tablait sur une "blague de potache", chose depuis confirmée, appeler la Police et un photographe en pleine nuit était déplacé. Cette escalade sur l'échelle de l'hyper-médiatisation ajoutée aux cinglantes "méthodes FN" ont sûrement fait basculer dans la dernière ligne droite des voix acquises à Royal vers Falorni.

De son côté, Olivier Falorni a su se contenir. Nous avions déploré qu'il se cantonne de marteler les trois mêmes arguments-clés, assez simplistes, sans intérêt, sans s'en écarter, tout au long de la campagne. Avec le recul, cette stratégie quasi-displinaire lui a sûrement permis d'éviter de déborder. En particulier face à la presse, aux micros et aux caméras qu'il a aussi vite apprivoisés, qu'il a appris à s'en méfier. En bon "apparatick", au sens d'un homme habitué à la discipline d'appareil, il a utilisé des éléments de langage clairs pour tracer une ligne très lisible dont il ne s'est pas écartée. Si on peut lui reprocher sa prise de risque, le contexte, violent, l'a peut-être justifié et le résultat a été payant.



Les voix de droite
Personne ne peut croire que 100% de celles exprimées sont allées à Olivier Falorni. Avant de partir en campagne officielle, Ségolène Royal avait déjà travaillé ses réseaux, notamment économiques. Chacun sait ici que des électeurs "plutôt de droite" ont aussi voté pour la présidente du Poitou-Charentes. Pour eux, la carte du soutien au territoire, l'envergure nationale de la candidate, sa relation privilégiée avec Maxime Bono, l'habitude de travailler avec elle sur les dossiers régionaux ont été des arguments convaincants. Plus forts que celui d'un "Tout sauf Ségo" qui ne les intéressent pas plus que les querelles de courants de la gauche locale. Mémoire courte ? La presse quotidienne avait fait écho de la nouvelle "amitié" entre la présidente de Région et le président de la Chambre des métiers et de l'artisanat, quand s'est débloquée, après des années d'attente, la question du financement du nouveau campus des métiers. D'affinités, pas forcément électives, mais partagées du côté de la Chambre de commerce ou avec l'ex-président de l'association Commerce Rochelais. Personne alors, à gauche, ne trouvait illégitime qu'à droite, certains électeurs misent pour le-la député(e) de leur circonscription sur une personnalité de premier ordre, fut-elle P.S.

Le report des voix de droite, très large en faveur de Falorni, n'est pas seulement un réflexe anti-Ségoléniste primaire ou d'adhésion au "parti des charentais" prôné par Bussereau et Raffarin. Il faut ajouter la "diabolisation" des voix de droite associées systématiquement à celles du "FN" entre les deux tours. Celle-ci a renforcé le fait que Ségolène Royal est une "personnalité de gauche" reconnue, beaucoup plus emblématique que le candidat "d'ici", qu'elle a été soutenue par des ténors de la majorité présidentielle et qu'elle avait déclaré son intention de briguer la présidence de l'Assemblée nationale. Des "qualités" pour les électeurs de gauche qui sont sûrement, vue de la droite, des "repoussoirs".



Première circonscription législative de La Rochelle : des chiffres
15 872 voix séparaient au 2e tour, le 17 juin 2012, les deux candidats. Les chiffres ? On peut tout leur faire dire. Chacun pourra, avec ceux que nous proposons, les faire parler ou les nuancer.

La Rochelle - Ré : une circonscription acquise à la gauche
- Présidentielle 2e tour : en 2007, Ségolène Royal avait atteint 52,04%. Le 6 mai 2012, le nouveau président de la République François Hollande a obtenu un total 55,59% des suffrages.
- Législatives 2e tour : Maxime Bono a été élu député en 2007 avec 32 345 voix, soit 55,05 % des suffrages exprimés.

2007 - 2012 : participation stable au 2e tour des élections législatives
- Inscrits : de 96 463 en 2007, les électeurs sont passés sur les listes électorales à 98 754, soit 2291 de plus.
Votants : au second tour le 17 juin 2012, ils étaient 63 247, soit 64,05% des inscrits et 1384 de plus qu'en 2007 où 61 863 personnes soit 64,13% des électeurs s'étaient déplacées.
- Abstention : elle reste très stable dans la circonscription passant de 35,87% en 2007 à 35,95% en 2012.

10 - 17 juin 2012 : convaincre entre deux tours
-Premier tour : Ségolène Royal est arrivée en tête avec 19 005 voix soit 32,03% des suffrages exprimés, devant Olivier Falorni qui avait réuni 17 155 voix soit 28,91%.
- Second tour : Olivier Falorni est en tête à 62,98% avec 38 545 voix. Ségolène Royal est à 37,02% avec 22 661 voix.

Gains de voix entre les deux tours
- Olvier Falorni : 21 384 voix de plus entre le 10 et le 17 juin 2012.
- Ségolène Royal : avec 3662 électeurs de plus qu'au premier tour, elle n'a donc pas fait le plein sur les reports et les réserves. Ceci notamment dans les bureaux de vote des quartiers populaires où il y avait de la marge à gauche, chez les abstentionnistes et chez les électeurs qui se seraient "perdus" du côté du FN par dépit et désespoir et qui sont "acceptables".

Les réserves de voix
- Les gauches : il y avait 4557 voix chez les électeurs des partis de gauche ayant tous appelé à voter pour Ségolène Royal, à l'exception de Lutte Ouvrière qui n'avait pas donné de consignes.
- Le Centre pour la France - Modem : avait réuni au premier tour 1061 suffrages, son candidat Arnaud Jaulin avait dit qu'il voterait pour Ségolène Royal au second.
- Les droites : en incluant les exotiques Alliance et "Le trèfle" représentaient 18 187 électeurs.

Votants
- Participation : 3343 électeurs de plus ont voté au second tour.
- Blancs et nuls : alors que le nombre d'électeurs a augmenté, les voix qui se sont déplacées sans s'exprimer sont passées de 570 au 1er tour à 2 041 au second.



Olivier Falorni, député de gauche : à quelle place au Palais Bourbon ? Aujourd'hui, les jeux sont fait, La Rochelle a envoyé un candidat de gauche, mais SGF, "sans groupe fixe", à l'Assemblée nationale. Même s'il devra se contenter, au moins dans un premier temps, d'un strapontin à la marge du banc du groupe socialiste, quand il s'agira de voter, Olivier Falorni soutiendra la majorité présidentielle de François Hollande.
Par contre, s'il est, comme c'est prévisible, chez les "non-inscrits", il ne bénéficiera pas des avantages et des services des groupes : secrétariat ou argumentaires fournis sur les projets de loi et ne participera pas aux réunions de groupe. Il aura aussi un temps de parole plus limité : droit à une seule question d'actualité par an notamment et moins de choix concernant les commissions. Il lui restera quand même le droit d'amendement !

Dans ce contexte, les socialistes seraient peut-être bien inspirés, même s'il est logique qu'il soit mis au purgatoire pour une durée déterminée, de lui trouver rapidement une place "acceptable". La punition, même méritée pour indiscipline, devra éviter de l'humilier. Sinon, fort de l'hyper-visibilité que lui a donné le "duel de La Rochelle", le député "répudié", très libre de sa parole, pourrait devenir un des très bons clients des médias qui arpentent la salle des Quatre-Colonnes du Palais Bourbon. D'un caractère à la fois très têtu et discipliné, mieux vaut le faire entrer dans le rang que de le voir risquer de prendre goût à la fronde qui l'a si bien servi en le mettant dans la lumière.

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Publié sur ubacto.com le 30 mai 2012 : Ségolène Royal brigue la succession de Maxime Bono et la présidence de l'Assemblée Nationale.
Publié sur ubacto.com le 20 avril 2012 : les réponses d'Olivier Falorni à notre questionnaire, avant la veille du premier tour de l'élection présidentielle 2012.
Publié sur ubacto.com le 15 juin 2012 - billet d'humeur : lettre ouverte à Ségolène Royal et Olivier Falorni, une voix silencieuse du peuple de gauche.





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