Dimanche 30 mars 2014 : Jean-François Fountaine, dissident P.S divers gauche a remporté l'élection municipale à La Rochelle avec 43,68% des suffrages exprimés, devant Anne-Laure Jaumouillié, candidate officielle du Parti socialiste à 40,10 %. Dominique Morvant, tête de liste de la droite et du centre a été largement distancée avec 16,22 % des voix contre 18,92% au premier tour. Dès lundi 31 mars, elle a annoncé qu'elle quittait sa famille politique, l'UMP, qu'elle a tant aimée. Par ailleurs, qu'elle ne siégerait ni au Conseil municipal, précisant "aux cotés d'un maire de gauche élu par une partie de notre électorat", ni à la Communauté d'Agglomération. Il n'y aura donc aucun élu UMP au Conseil municipal de La Rochelle, les quatre conseillers d'opposition de sa liste qui siégeront étant de centre-droit ou non-encartés, issus de la société civile. 2012-2014 - décryptage : à La Rochelle, même divisée, la gauche résiste. Avantage à la dissidence au détriment d'un P.S fragilisé et d'une droite qui n'arrive pas à émerger. A lire aussi : l'intégralité du communiqué de presse de Dominique Morvant sur sa décision et l'attitude de l'UMP.
© DR photo de presse - Dominique Morvant, meeting 1er tour Muncipale 2014
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La Rochelle de la législative de 2012 à l'élection municipale de 2014 : le P.S fragilisé au bénéfice de ses dissidents, la droite à la traîne.
L'élection municipale rochelaise de 2014 a systématiquement, jusqu'à en donner la nausée, était associée au traumatisme de la législative de 2012. Alors prise en sandwich entre les deux candidats de gauche, Sally Chaaja, UMP, n'avait pas pu se présenter au second tour dans la circonscription de La Rochelle - île de Ré. Ceci malgré ses 19,47% de suffrages exprimés, puisqu'elle n'avait pas atteint le seuil des 12,5% des électeurs inscrits permettant de se maintenir lors d'un scrutin législatif. Aux municipales, il suffit de 10% des exprimés.
Rappelons quand même qu'il lui avait d'abord manqué 1,88% des voix de centre droit qui s'étaient portées sur François Drageon, candidat de l'UDI. Même si, dès le premier tour, des électeurs de droite avaient aussi choisi de voter Olivier Falorni. Pour faire barrage à Ségolène Royal, le phénomène s'était très largement amplifié au second avec la bénédiction croisée de Dominique Bussereau et Jean-Pierre Raffarin.
En 2014, le contexte n'étant plus le même que celui du "Tout sauf Ségo", la logique aurait voulu que la droite se donne tous les moyens pour conquérir La Rochelle face à une gauche fragilisée et divisée. Chef de file pour l'élection municipale de 2014, Dominique Morvant avait réussi à créer une alliance entre l'UMP, l'UDI et même quelques membres issus du Modem. En fin d'année 2013, alors que les candidats à l'investiture socialiste se déchiraient, l'enthousiasme et la dynamique semblaient être de son côté, ouvrant une fenêtre, très étroite certes, sur un espoir de victoire. Pendant 48 heures, après l'arrivée d'Anne-Laure Jaumouillié en tête de la primaire citoyenne se profilait même, pour le second tour de la municipale de mars 2014, un duel féminin droite-gauche inédit. C'était sans compter avec la décision de Jean-François Fountaine de partir, lui aussi, à la conquête de La Rochelle, entrant en dissidence le P.S.
Ces derniers jours, derrière son sourire, Dominique Morvant avait du mal à cacher sa colère. Les observateurs n'avaient pas manqué de relever, lors du meeting du premier tour à l'Oratoire, la conclusion de Dominique Bussereau, patron de l'UMP départemental et président du Conseil général. "Le prochain maire de La Rochelle ne sera pas socialiste". Ces quelques mots révélaient-ils vraiment un soutien de façade et la même tactique qu'en 2012 : jouer la dissidence socialiste au détriment de la candidate investie par sa famille politique ? Ou bien, un sentiment général ? Certains ont une opinion très tranchée à ce sujet, prêtant même à "Bubu" une stratégie à long terme pour affaiblir la "vraie" gauche et récolter les fruits hybridés des trahisons et de la discorde. Le blogueur Pierre Garrat a même signé une politique fiction, l'avant-veille du second tour de l'élection municipale de 2014 qui explique comment, en 2020, la droite a finalement conquis La Rochelle convoitée par "le tombeur de la Royale".
Néanmoins, au-delà des crispations voire des théories du complot, on peut également constater que, loin des cercles politiques, nombre d'électeurs n'ont pas eu besoin de consignes pour miser sur le profil du candidat-chef d'entreprise. Et si ce "vote utile" s'est fait, effectivement, au détriment de Dominique Morvant, il n'explique pas seul l'échec de sa candidature.
Si elle a eu le courage de relever le challenge en repartant à l'assaut de la forteresse de gauche, elle savait que la partie serait rude. Déjà candidate, élue ou battue selon les scrutins, contrairement à Anne-Laure Jaumouillié, elle n'a pas bénéficié de la prime à la nouvelle génération qui aurait pu séduire plus largement l'électorat de droite. Malgré les compétences en matière économique de certains de ses colistiers, dont son second de liste, Jean-Michel Mauvilly, ces derniers, souvent des jeunes retraités fraîchement revenus à La Rochelle, ont pâti d'un déficit de notoriété.
On retiendra également que si, au mois de décembre 2014, "JFF" a raté son premier rendez-vous avec La Rochelle, depuis la fin du mois de janvier 2014, il a plutôt bien négocié sa "blitzkrieg", occupant le terrain de façon très rythmée et dégainant le premier son programme. Les ralliements : d'abord des centristes renonçant à présenter leur liste "La Rochelle créative et solidaire" avant le premier tour, puis des écologistes au second, lui ont permis de développer certains axes tout en élargissant son périmètre électoral.
En même temps, Dominique Morvant comme Anne-Laure Jaumouillié ont sûrement été moins percutantes dans cette dernière ligne droite décisive qu'elles ne l'avaient été en première partie de campagne. Il était alors plus important de défendre leurs programmes respectifs que de focaliser l'attention des citoyens sur les critiques à l'égard de Jean-François Fountaine. Illégitime, menteur, parjure, manipulateur, opportuniste, homme du passé, traite, trop à gauche ou trop à droite... Finalement, le "Fountaine bashing" des dernières semaines s'est avéré contre-productif car il a supplanté les projets. C'est ce qui ressort notamment du débat radio-télévisé de l'entre-deux tours.
Finalement, à La Rochelle on peut se demander si l'on a assisté à l'échec des listes officielles, investies respectivement par l'UMP et le PS, les deux grand partis de gouvernement . Ou bien, à la victoire de la dissidence qui serait une tentative de "3e voie". Chacun aura à ce sujet sa théorie du verre à moitié plein ou à moitié vide... On peut aussi pointer la difficulté qu'ont les élus-piliers a faire émerger des nouvelles générations ou bien à le faire trop tard, comme c'est le cas de Maxime Bono qui voit aujourd'hui avec Anne-Laure Jaumouillié, l'émergence d'une nouvelle figure politique de gauche.
L'intégrale du communiqué de presse adressée lundi 31 mars 2014 par Dominique Morvant
Liste "Union de la Droite et du Centre"
"Je remercie sincèrement les électeurs qui nous ont accordés leur confiance. Ils nous ont permis de maintenir notre présence au Conseil Municipal malgré le contexte de l'appel au vote utile. Je regrette que ma famille politique UMP ait sabordé le travail de 6 mois de toute une équipe, qui de plus avait su se rassembler (UMP - UDI - MoDem). A ce titre, je leur exprime ma grande reconnaissance pour leur implication sans faille durant cette campagne que j'ai souhaitée digne et respectueuse.
A partir de ce jour, je ne ferai plus partie de l'UMP. Je ne peux, dans les conditions actuelles, siéger au conseil municipal aux cotés d'un maire de Gauche élu par une partie de notre électorat. Je ne siègerai donc plus aussi au conseil communautaire.
Sans amertume, je soutiendrai les nouveaux élus ainsi que l'équipe qui va les accompagner pour les 6 prochaines années. Je sais que je peux avoir confiance en eux pour défendre les valeurs et les idées que j'ai toujours portées.
Nous étions les seuls à pouvoir faire réellement un barrage à la Gauche, en proposant un programme ambitieux et crédible pour tirer la Ville vers le haut."
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La Rochelle de la législative de 2012 à l'élection municipale de 2014 : le P.S fragilisé au bénéfice de ses dissidents, la droite à la traîne.
L'élection municipale rochelaise de 2014 a systématiquement, jusqu'à en donner la nausée, était associée au traumatisme de la législative de 2012. Alors prise en sandwich entre les deux candidats de gauche, Sally Chaaja, UMP, n'avait pas pu se présenter au second tour dans la circonscription de La Rochelle - île de Ré. Ceci malgré ses 19,47% de suffrages exprimés, puisqu'elle n'avait pas atteint le seuil des 12,5% des électeurs inscrits permettant de se maintenir lors d'un scrutin législatif. Aux municipales, il suffit de 10% des exprimés.
Rappelons quand même qu'il lui avait d'abord manqué 1,88% des voix de centre droit qui s'étaient portées sur François Drageon, candidat de l'UDI. Même si, dès le premier tour, des électeurs de droite avaient aussi choisi de voter Olivier Falorni. Pour faire barrage à Ségolène Royal, le phénomène s'était très largement amplifié au second avec la bénédiction croisée de Dominique Bussereau et Jean-Pierre Raffarin.
En 2014, le contexte n'étant plus le même que celui du "Tout sauf Ségo", la logique aurait voulu que la droite se donne tous les moyens pour conquérir La Rochelle face à une gauche fragilisée et divisée. Chef de file pour l'élection municipale de 2014, Dominique Morvant avait réussi à créer une alliance entre l'UMP, l'UDI et même quelques membres issus du Modem. En fin d'année 2013, alors que les candidats à l'investiture socialiste se déchiraient, l'enthousiasme et la dynamique semblaient être de son côté, ouvrant une fenêtre, très étroite certes, sur un espoir de victoire. Pendant 48 heures, après l'arrivée d'Anne-Laure Jaumouillié en tête de la primaire citoyenne se profilait même, pour le second tour de la municipale de mars 2014, un duel féminin droite-gauche inédit. C'était sans compter avec la décision de Jean-François Fountaine de partir, lui aussi, à la conquête de La Rochelle, entrant en dissidence le P.S.
Ces derniers jours, derrière son sourire, Dominique Morvant avait du mal à cacher sa colère. Les observateurs n'avaient pas manqué de relever, lors du meeting du premier tour à l'Oratoire, la conclusion de Dominique Bussereau, patron de l'UMP départemental et président du Conseil général. "Le prochain maire de La Rochelle ne sera pas socialiste". Ces quelques mots révélaient-ils vraiment un soutien de façade et la même tactique qu'en 2012 : jouer la dissidence socialiste au détriment de la candidate investie par sa famille politique ? Ou bien, un sentiment général ? Certains ont une opinion très tranchée à ce sujet, prêtant même à "Bubu" une stratégie à long terme pour affaiblir la "vraie" gauche et récolter les fruits hybridés des trahisons et de la discorde. Le blogueur Pierre Garrat a même signé une politique fiction, l'avant-veille du second tour de l'élection municipale de 2014 qui explique comment, en 2020, la droite a finalement conquis La Rochelle convoitée par "le tombeur de la Royale".
Néanmoins, au-delà des crispations voire des théories du complot, on peut également constater que, loin des cercles politiques, nombre d'électeurs n'ont pas eu besoin de consignes pour miser sur le profil du candidat-chef d'entreprise. Et si ce "vote utile" s'est fait, effectivement, au détriment de Dominique Morvant, il n'explique pas seul l'échec de sa candidature.
Si elle a eu le courage de relever le challenge en repartant à l'assaut de la forteresse de gauche, elle savait que la partie serait rude. Déjà candidate, élue ou battue selon les scrutins, contrairement à Anne-Laure Jaumouillié, elle n'a pas bénéficié de la prime à la nouvelle génération qui aurait pu séduire plus largement l'électorat de droite. Malgré les compétences en matière économique de certains de ses colistiers, dont son second de liste, Jean-Michel Mauvilly, ces derniers, souvent des jeunes retraités fraîchement revenus à La Rochelle, ont pâti d'un déficit de notoriété.
On retiendra également que si, au mois de décembre 2014, "JFF" a raté son premier rendez-vous avec La Rochelle, depuis la fin du mois de janvier 2014, il a plutôt bien négocié sa "blitzkrieg", occupant le terrain de façon très rythmée et dégainant le premier son programme. Les ralliements : d'abord des centristes renonçant à présenter leur liste "La Rochelle créative et solidaire" avant le premier tour, puis des écologistes au second, lui ont permis de développer certains axes tout en élargissant son périmètre électoral.
En même temps, Dominique Morvant comme Anne-Laure Jaumouillié ont sûrement été moins percutantes dans cette dernière ligne droite décisive qu'elles ne l'avaient été en première partie de campagne. Il était alors plus important de défendre leurs programmes respectifs que de focaliser l'attention des citoyens sur les critiques à l'égard de Jean-François Fountaine. Illégitime, menteur, parjure, manipulateur, opportuniste, homme du passé, traite, trop à gauche ou trop à droite... Finalement, le "Fountaine bashing" des dernières semaines s'est avéré contre-productif car il a supplanté les projets. C'est ce qui ressort notamment du débat radio-télévisé de l'entre-deux tours.
Finalement, à La Rochelle on peut se demander si l'on a assisté à l'échec des listes officielles, investies respectivement par l'UMP et le PS, les deux grand partis de gouvernement . Ou bien, à la victoire de la dissidence qui serait une tentative de "3e voie". Chacun aura à ce sujet sa théorie du verre à moitié plein ou à moitié vide... On peut aussi pointer la difficulté qu'ont les élus-piliers a faire émerger des nouvelles générations ou bien à le faire trop tard, comme c'est le cas de Maxime Bono qui voit aujourd'hui avec Anne-Laure Jaumouillié, l'émergence d'une nouvelle figure politique de gauche.
L'intégrale du communiqué de presse adressée lundi 31 mars 2014 par Dominique Morvant
Liste "Union de la Droite et du Centre"
"Je remercie sincèrement les électeurs qui nous ont accordés leur confiance. Ils nous ont permis de maintenir notre présence au Conseil Municipal malgré le contexte de l'appel au vote utile. Je regrette que ma famille politique UMP ait sabordé le travail de 6 mois de toute une équipe, qui de plus avait su se rassembler (UMP - UDI - MoDem). A ce titre, je leur exprime ma grande reconnaissance pour leur implication sans faille durant cette campagne que j'ai souhaitée digne et respectueuse.
A partir de ce jour, je ne ferai plus partie de l'UMP. Je ne peux, dans les conditions actuelles, siéger au conseil municipal aux cotés d'un maire de Gauche élu par une partie de notre électorat. Je ne siègerai donc plus aussi au conseil communautaire.
Sans amertume, je soutiendrai les nouveaux élus ainsi que l'équipe qui va les accompagner pour les 6 prochaines années. Je sais que je peux avoir confiance en eux pour défendre les valeurs et les idées que j'ai toujours portées.
Nous étions les seuls à pouvoir faire réellement un barrage à la Gauche, en proposant un programme ambitieux et crédible pour tirer la Ville vers le haut."
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Billet d'humeur : La Rochelle : lettre ouverte à Ségolène Royal et Olivier Falorni, une voix silencieuse du peuple de gauche ; la veille du 2e tour de l'élection législative de 2012.
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Réagir : contacter Nathalie Métayer - ubacto.com - Publié le : 02-Avr-2014