Des racines communes, une histoire partagée depuis 400 ans !Le Jardin des Cousins ; la remise des messages des maires de Poitou-Charentes ; puis le 8 mai, le grand repas des trois ports sur l'esplanade Saint-Jean d'Acre, le don du Grand Livre de Champlain à Michaëlle Jean, Gouverneure générale du Canada, l'adieu aux équipages et la majestueuse parade de nautique accompagnée par le trois-mâts Le Belem pour leur départ vers Québec... Bien au-delà de l'année 2008, cette commémoration au cours de laquelle a aussi été inaugurée l'exposition sur les migrants dans la Tour de La Chaîne permet de replacer, dans la durée, le fait français en Amérique du Nord. La fête rochelaise a marqué les coeurs et les esprits, temps fort, elle va créer des souvenirs. Ce repère va s'inscrire durablement et raviver la mémoire collective et partagée par les Français, les Québécois, les Canadiens et plus largement par tous les francophones nord-américains de la Nouvelle-France des deux côtés de l'Atlantique depuis le 17e siècle.
Les rochelais acteurs de l'événementBien avant le 8 mai, La Rochelle a préparé son grand rendez-vous du 400e anniversaire de la fondation de Québec. Avec Bernard Mounier, "chef d'orchestre" des fêtes du 400e à La Rochelle ; et sous la direction artistique du collectif des Anges Rebelles qui a travaillé avec les artistes et les rochelais.
Pendant des mois, au rythme des ateliers ou des répétitions, les enfants et les grands ont contribué à la création de l'événement. L'hymne du 400e et deux chansons de Gilles Vigneault "Il me reste un pays" et "Le grand cerf-volant" interprétés par le Grand Choeur des 400 voix rochelaises, l'ensemble instrumental C'd'Accord et la maîtrise du Conservatoire de La Rochelle sous la direction de Patrick Papineau de La Puce à l'Oreille. Le final composé par le rochelais Claude Mafart avec la soprano Fabienne Cellier-Triguel. Les pavois et les cerfs-volants fabriqués avec Pierre Dunoyer dans le cadre d'ateliers dans différents centres de loisirs rochelais. Les manches à air multicolores réalisés avec la plasticienne Véronique Selleret. Et les "carnets de vie" qui ont mobilisé les rochelais au sein des comités de quartier. Composés avec la complicité de Sigrid Gloannec des Anges Rebelles, ils ont été embarqués sur les bateaux de La Grande Traversée pour être remis aux Québécois.
La magie du 8 mai 2008 !Avec en point d'orgue le trois-mâts le Belem qui est passé pour la première fois de son histoire entre les deux tours , La Rochelle a offert, jeudi 8 mai 2008 aux milliers de spectateurs présents un magistral spectacle complet à flots et dans les airs pour célébrer le départ de la flottille de bateaux de La Grande Traversée qui ont mis le cap sur Québec.
Les 45 équipages ont quitté le bassin des chalutiers précédés par le Belem et une parade étonnante dans l'avant-port à laquelle ont participé de nombreux rochelais et des artistes français et québécois. Des cerfs-volants. Des manches à air multicolores. Les pavois bleus et blancs des quartiers rochelais. Les étranges personnages dénudés bleus et verts de la compagnie Ilotopie qui glissaient comme des elfes marins à fleur d'eau sur des vagues blanches. Le ballet des personnages en suspension au-dessus de la flotte, installation du sculpteur Rémy Pollack. Les silhouettes des vieux gréements, la flotte hétéroclite des bateaux accompagnateurs. Les voix, celles du choeur des 400 rochelais, des récitants et de la cantatrice qui a interprété le final du compositeur contemporain Claude Mafart. Même le ciel, avec le clair-obscur des nuages qui ont su préserver le site d'une pluie annoncée... Tout était magique !
Après le départ de la flotte, la fête s'est prolongée sur les quais du Vieux port avec la complicité des deux comédiens de la compagnie québécoise "Rêve en Stock" ; les Choeurs Marine ; des déambulations spectaculaires ; le concert des "Épicouriens" qui tiennent leur nom des patois Charentais et de Québecois et des groupes de jazz.
L'inauguration de La Tour de La ChaîneUn peu plus tard, une fois la flotte en mer, l'inauguration de l'exposition permanente sur les migrants dans la Tour de la Chaîne restaurée inscrit durablement cette journée commémorative en présentant l'histoire de la fondation du Québec qui a débuté en France ; et en particulier à La Rochelle, l'un des plus important port de départ des familles souches.
La rédaction qui a visité la Tour en avant-première jeudi en début d'après-midi invite à découvrir le travail de restauration et la scénographie de l'exposition, d'une qualité exemplaire qui plonge les visiteurs même les plus petits, au coeur de l'histoire. Comme une inviation, d'une façon très concrète, presque physique aux côtés de certains migrants avec qui l'on fait le voyage des villages de France aux rives du Saint-Laurent. Belle, sensible, intéressante et aussi très émouvante, cette visite permet de poursuivre l'aventure du 400e du Québec à La Rochelle, comme un temps de réflexion et de mémoire après l'excitation de la fête du 8 mai. Instants magiques vendredi 9 mai à 21h autour des récits de voyage proposés par la navigatrice et auteur Isabelle Autissier et le compositeur et musicien Pascal Ducourtioux.
Une actualité à lire en détail dans les [ I.D week-end ].